jeudi 23 février 2012

MESSAGE DE SA SAINTETÉ POUR LE CARÊME 2012






Publié par l'entremise de la soeur Cécile Kon, sds

MESSAGE DE SA SAINTETÉ
BENOÎT XVI
POUR LE CARÊME 2012
«Faisons attention les uns aux autres
pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes»
(He 10, 24)
Frères et sœurs,
Le Carême nous offre encore une fois l’opportunité de réfléchir sur ce qui est au cœur de la vie chrétienne : la charité. En effet, c’est un temps favorable pour renouveler, à l’aide de la Parole de Dieu et des Sacrements, notre itinéraire de foi, aussi bien personnel que communautaire. C’est un cheminement marqué par la prière et le partage, par le silence et le jeûne, dans l’attente de vivre la joie pascale.
Cette année, je désire proposer quelques réflexions à la lumière d’un bref texte biblique tiré de la Lettre aux Hébreux : « Faisons attention les uns aux autres pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » (10, 24). Cette phrase fait partie d’une péricope dans laquelle l’écrivain sacré exhorte à faire confiance à Jésus Christ comme Grand prêtre qui nous a obtenu le pardon et l’accès à Dieu. Le fruit de notre accueil du Christ est une vie selon les trois vertus théologales : il s’agit de nous approcher du Seigneur « avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi » (v. 22), de garder indéfectible « la confession de l’espérance » (v. 23) en faisant constamment attention à exercer avec nos frères « la charité et les œuvres bonnes » (v. 24). Pour étayer cette conduite évangélique – est-il également affirmé -, il est important de participer aux rencontres liturgiques et de prière de la communauté, en tenant compte du but eschatologique : la pleine communion en Dieu (v. 25). Je m’arrête sur le verset 24 qui, en quelques mots, offre un enseignement précieux et toujours actuel sur trois aspects de la vie chrétienne: l’attention à l’autre, la réciprocité et la sainteté personnelle.
1. « Faisons attention » : la responsabilité envers le frère.
Le premier élément est l’invitation à « faire attention » : le verbe grec utilisé est katanoein, qui signifie bien observer, être attentifs, regarder en étant conscient, se rendre compte d’une réalité. Nous le trouvons dans l’Évangile, lorsque Jésus invite les disciples à « observer » les oiseaux du ciel qui, bien qu’ils ne s’inquiètent pas, sont l’objet de l’empressement et de l’attention de la Providence divine (cf. Lc 12, 24), et à « se rendre compte » de la poutre qui se trouve dans leur œil avant de regarder la paille dans l’œil de leur frère (cf. Lc 6, 41). Nous trouvons aussi cet élément dans un autre passage de la même Lettre aux Hébreux, comme invitation à « prêter attention à Jésus » (3, 1), l’apôtre et le grand prêtre de notre foi. Ensuite, le verbe qui ouvre notre exhortation invite à fixer le regard sur l’autre, tout d’abord sur Jésus, et à être attentifs les uns envers les autres, à ne pas se montrer étrangers, indifférents au destin des frères. Souvent, au contraire, l’attitude inverse prédomine : l’indifférence, le désintérêt qui naissent de l’égoïsme dissimulé derrière une apparence de respect pour la « sphère privée ». Aujourd’hui aussi, la voix du Seigneur résonne avec force, appelant chacun de nous à prendre soin de l’autre. Aujourd’hui aussi, Dieu nous demande d’être les « gardiens » de nos frères (cf. Gn 4, 9), d’instaurer des relations caractérisées par un empressement réciproque, par une attention au bien de l’autre et à tout son bien. Le grand commandement de l’amour du prochain exige et sollicite d’être conscients d’avoir une responsabilité envers celui qui, comme moi, est une créature et un enfant de Dieu : le fait d’être frères en humanité et, dans bien des cas, aussi dans la foi, doit nous amener à voir dans l’autre un véritable alter ego, aimé infiniment par le Seigneur. Si nous cultivons ce regard de fraternité, la solidarité, la justice ainsi que la miséricorde et la compassion jailliront naturellement de notre cœur. Le Serviteur de Dieu Paul VI affirmait qu’aujourd’hui le monde souffre surtout d’un manque de fraternité : « Le monde est malade. Son mal réside moins dans la stérilisation des ressources ou dans leur accaparement par quelques-uns, que dans le manque de fraternité entre les hommes et entre les peuples » (Lett. enc. Populorum progressio [26 mars 1967], n. 66).
L’attention à l’autre comporte que l’on désire pour lui ou pour elle le bien, sous tous ses aspects : physique, moral et spirituel. La culture contemporaine semble avoir perdu le sens du bien et du mal, tandis qu’il est nécessaire de répéter avec force que le bien existe et triomphe, parce que Dieu est « le bon, le bienfaisant » (Ps 119, 68). Le bien est ce qui suscite, protège et promeut la vie, la fraternité et la communion. La responsabilité envers le prochain signifie alors vouloir et faire le bien de l’autre, désirant qu’il s’ouvre lui aussi à la logique du bien ; s’intéresser au frère veut dire ouvrir les yeux sur ses nécessités. L’Écriture Sainte met en garde contre le danger d’avoir le cœur endurci par une sorte d’« anesthésie spirituelle » qui rend aveugles aux souffrances des autres. L’évangéliste Luc rapporte deux paraboles de Jésus dans lesquelles sont indiqués deux exemples de cette situation qui peut se créer dans le cœur de l’homme. Dans celle du bon Samaritain, le prêtre et le lévite « passent outre », avec indifférence, devant l’homme dépouillé et roué de coups par les brigands (cf. Lc 10, 30-32), et dans la parabole du mauvais riche, cet homme repu de biens ne s’aperçoit pas de la condition du pauvre Lazare qui meurt de faim devant sa porte (cf. Lc 16, 19). Dans les deux cas, nous avons à faire au contraire du « prêter attention », du regarder avec amour et compassion. Qu’est-ce qui empêche ce regard humain et affectueux envers le frère ? Ce sont souvent la richesse matérielle et la satiété, mais c’est aussi le fait de faire passer avant tout nos intérêts et nos préoccupations personnels. Jamais, nous ne devons nous montrer incapables de « faire preuve de miséricorde » à l’égard de celui qui souffre ; jamais notre cœur ne doit être pris par nos propres intérêts et par nos problèmes au point d’être sourds au cri du pauvre. À l’inverse, c’est l’humilité de cœur et l’expérience personnelle de la souffrance qui peuvent se révéler source d’un éveil intérieur à la compassion et à l’empathie : « Le juste connaît la cause des faibles, le méchant n’a pas l’intelligence de la connaître » (Pr 29, 7). Nous comprenons ainsi la béatitude de « ceux qui sont affligés » (Mt 5, 4), c’est-à-dire de ceux qui sont en mesure de sortir d’eux-mêmes pour se laisser apitoyer par la souffrance des autres. Rencontrer l’autre et ouvrir son cœur à ce dont il a besoin sont une occasion de salut et de béatitude.
« Prêter attention » au frère comporte aussi la sollicitude pour son bien spirituel. Je désire rappeler ici un aspect de la vie chrétienne qui me semble être tombé en désuétude : la correction fraternelle en vue du salut éternel. En général, aujourd’hui, on est très sensible au thème des soins et de la charité à prodiguer pour le bien physique et matériel des autres, mais on ne parle pour ainsi dire pas de notre responsabilité spirituelle envers les frères. Il n’en est pas ainsi dans l’Église des premiers temps, ni dans les communautés vraiment mûres dans leur foi, où on se soucie non seulement de la santé corporelle du frère, mais aussi de celle de son âme en vue de son destin ultime. Dans l’Écriture Sainte, nous lisons : « Reprends le sage, il t'aimera. Donne au sage : il deviendra plus sage encore ; instruis le juste, il accroîtra son acquis » (Pr 9, 8s). Le Christ lui-même nous commande de reprendre le frère qui commet un péché (cf. Mt 18, 15). Le verbe utilisé pour définir la correction fraternelle – elenchein – est le même que celui qui indique la mission prophétique de la dénonciation propre aux chrétiens envers une génération qui s’adonne au mal (cf. Ep 5, 11). La tradition de l’Église a compté parmi les œuvres de miséricorde spirituelle celle d’« admonester les pécheurs ». Il est important de récupérer cette dimension de la charité chrétienne. Il ne faut pas se taire face au mal. Je pense ici à l’attitude de ces chrétiens qui, par respect humain ou par simple commodité, s’adaptent à la mentalité commune au lieu de mettre en garde leurs frères contre des manières de penser et d’agir qui sont contraires à la vérité, et ne suivent pas le chemin du bien. Toutefois le reproche chrétien n’est jamais fait dans un esprit de condamnation ou de récrimination. Il est toujours animée par l’amour et par la miséricorde et il naît de la véritable sollicitude pour le bien du frère. L’apôtre Paul affirme : « Dans le cas où quelqu’un serait pris en faute, vous les spirituels, rétablissez-le en esprit de douceur, te surveillant toi-même, car tu pourrais bien, toi aussi être tenté » (Ga 6, 1). Dans notre monde imprégné d’individualisme, il est nécessaire de redécouvrir l’importance de la correction fraternelle, pour marcher ensemble vers la sainteté. Même « le juste tombe sept fois » (Pr 24, 16) dit l’Écriture, et nous sommes tous faibles et imparfaits (cf.1 Jn 1, 8). Il est donc très utile d’aider et de se laisser aider à jeter un regard vrai sur soi-même pour améliorer sa propre vie et marcher avec plus de rectitude sur la voie du Seigneur. Nous avons toujours besoin d’un regard qui aime et corrige, qui connaît et reconnaît, qui discerne et pardonne (cf. Lc 22, 61), comme Dieu l’a fait et le fait avec chacun de nous.
2. « Les uns aux autres » : le don de la réciprocité.
Cette « garde » des autres contraste avec une mentalité qui, réduisant la vie à sa seule dimension terrestre, ne la considère pas dans une perspective eschatologique et accepte n’importe quel choix moral au nom de la liberté individuelle. Une société comme la société actuelle peut devenir sourde aux souffrances physiques comme aux exigences spirituelles et morales de la vie. Il ne doit pas en être ainsi dans la communauté chrétienne! L’apôtre Paul invite à chercher ce qui « favorise la paix et l'édification mutuelle » (Rm 14, 19), en plaisant « à son prochain pour le bien, en vue d'édifier » (Ibid.15, 2), ne recherchant pas son propre intérêt, « mais celui du plus grand nombre, afin qu'ils soient sauvés » (1 Co 10, 33). Cette correction réciproque et cette exhortation, dans un esprit d’humilité et de charité, doivent faire partie de la vie de la communauté chrétienne.
Les disciples du Seigneur, unis au Christ par l’Eucharistie, vivent dans une communion qui les lie les uns aux autres comme membres d’un seul corps. Cela veut dire que l’autre m’est uni de manière particulière, sa vie, son salut, concernent ma vie et mon salut. Nous abordons ici un élément très profond de la communion : notre existence est liée à celle des autres, dans le bien comme dans le mal ; le péché comme les œuvres d’amour ont aussi une dimension sociale. Dans l’Église, corps mystique du Christ, cette réciprocité se vérifie : la communauté ne cesse de faire pénitence et d’invoquer le pardon des péchés de ses enfants, mais elle se réjouit aussi constamment et exulte pour les témoignages de vertu et de charité qui adviennent en son sein. « Que les membres se témoignent une mutuelle sollicitude » (cf.1 Co 12, 25), affirme saint Paul, afin qu’ils soient un même corps. La charité envers les frères, dont l’aumône – une pratique caractéristique du carême avec la prière et le jeûne – est une expression, s’enracine dans cette appartenance commune. En se souciant concrètement des plus pauvres, le chrétien peut exprimer sa participation à l’unique corps qu’est l’Église. Faire attention aux autres dans la réciprocité c’est aussi reconnaître le bien que le Seigneur accomplit en eux et le remercier avec eux des prodiges de grâce que le Dieu bon et tout-puissant continue de réaliser dans ses enfants. Quand un chrétien perçoit dans l’autre l’action du Saint Esprit, il ne peut que s’en réjouir et rendre gloire au Père céleste (cf. Mt 5, 16).
3. « pour nous stimuler dans la charité et les œuvres bonnes » : marcher ensemble dans la sainteté.
Cette expression de la Lettre aux Hébreux (10, 24), nous pousse à considérer l’appel universel à la sainteté, le cheminement constant dans la vie spirituelle à aspirer aux charismes les plus grands et à une charité toujours plus élevée et plus féconde (cf.1 Co 12, 31-13, 13). L’attention réciproque a pour but de nous encourager mutuellement à un amour effectif toujours plus grand, « comme la lumière de l'aube, dont l'éclat grandit jusqu'au plein jour » (Pr 4, 18), dans l’attente de vivre le jour sans fin en Dieu. Le temps qui nous est accordé durant notre vie est précieux pour découvrir et accomplir les œuvres de bien, dans l’amour de Dieu. De cette manière, l’Église elle-même grandit et se développe pour parvenir à la pleine maturité du Christ (cf. Ep 4, 13). C’est dans cette perspective dynamique de croissance que se situe notre exhortation à nous stimuler réciproquement pour parvenir à la plénitude de l’amour et des œuvres bonnes.
Malheureusement, la tentation de la tiédeur, de l’asphyxie de l’Esprit, du refus d’« exploiter les talents » qui nous sont donnés pour notre bien et celui des autres (cf. Mt 25, 25s) demeure. Nous avons tous reçu des richesses spirituelles ou matérielles utiles à l’accomplissement du plan divin, pour le bien de l’Église et pour notre salut personnel (cf. Lc 12, 21b ; 1 Tm 6, 18). Les maîtres spirituels rappellent que dans la vie de la foi celui qui n’avance pas recule. Chers frères et sœurs, accueillons l’invitation toujours actuelle à tendre au « haut degré de la vie chrétienne » (Jean-Paul II, Lett. ap. Novo millennio ineunte [6 janvier 2001], n.31). En reconnaissant et en proclamant la béatitude et la sainteté de quelques chrétiens exemplaires, la sagesse de l’Église a aussi pour but de susciter le désir d’en imiter les vertus. Saint Paul exhorte: « rivalisez d’estime réciproque » (Rm 12, 10).
Face à un monde qui exige des chrétiens un témoignage renouvelé d’amour et de fidélité au Seigneur, tous sentent l’urgence de tout faire pour rivaliser dans la charité, dans le service et dans les œuvres bonnes (cf. He 6, 10). Ce rappel est particulièrement fort durant le saint temps de préparation à Pâques. Vous souhaitant un saint et fécond Carême, je vous confie à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et, de grand cœur, j’accorde à tous la Bénédiction apostolique.
Du Vatican, le 3 novembre 2011.
BENEDICTUS PP. XVI
© Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana


dimanche 19 février 2012

La beauté de notre consécration

Mes chers frères et sœurs, en cette journée que l’Eglise universelle a offert aux consacrés je voudrais vous présenter ma petite réflexion autour de notre consécration.
Ma méditation d’hier soir je l’ai focalisée sur Hébreux 10, 5-7, la parole de Dieu de la veille au soir de la fête de la présentation de Jésus au temple. En effet, il est écrit : « Tu n’as voulu ni sacrifice, tu n’as voulu ni holocauste, mais tu m’as formé un corps, alors j’ai dit : voici, je viens. Me voici, seigneur, je viens faire ta volonté ».
Ce passage, nous dit que la Seigneur n’a besoin d’aucune chose de nous pour vivre, mais nous nous avons besoin de Lui pour vivre. Si Dieu n’a besoin d’aucune chose de notre part, que signifie alors les offrandes que nous lui donnons ? C’est seulement une reconnaissance qu’il est notre Dieu, c’est Lui notre Créateur, ces offrandes nous rapprochent de Lui, mais n’ajoutent rien à ce qu’il est.
Si Dieu nos offrandes n’ajoutent rien à Dieu, que veut-Il ? Dieu nous veut nous comme offrande et c’est ce que Lui-même  a fait de son Fils, Jésus que nous suivons dans notre consécration. Dieu qu’on l’aime par-dessus tout et qu’on aime notre prochain comme nous-mêmes. C’est ce que Jésus a fait sur cette terre, il a aimé Dieu, par-dessus tout et il nous a aimé nous jusqu’à mourir sur la croix. Et il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Dans notre consécration, nous sommes à la suite du Christ, la sequela christi à travers les conseils évangéliques est en faite, l’imitation christi. Et notre vie c’est une offrande de nous-mêmes à Dieu, un témoignage de l’amour de Dieu par-dessus tout, comme Jésus, nous affirmons : voici, je viens pour faire ta volonté.
La richesse de cette offrande est qu’elle est incomparable avec celle en nature. Les riches peuvent offrir même des millions, mais ils ne finissent pas souvent ce qu’ils ont, et même s’ils finissaient, ils ont encore la possibilité d’en avoir, car ils gardent encore leur potentialité : leur force physique, mentale et psychologique. Mais la force et la beauté de notre offrande, c’est qu’elle donne tout, même les potentialités physiques, mentales, psychologique à Dieu. N’est-ce dans plusieurs formules de profession, nous disons : je me donne à toi sans réserve. C’est-à-dire, je donne tout à toi. Donner tout au Seigneur, c’est le donner à travers la congrégation dans laquelle je le sers. L’amour de Dieu a un envers qui est l’amour du prochain que nous aimons de l’amour que Dieu nous aime : gratuitement
Qu’elle est belle cette consécration, car elle ressemble à celle de Jésus à son Père, mais elle est aussi difficile, car elle est offerte par la finitude de l’homme. C’est pourquoi, on y reste pas toujours fidèles. Que faut-il faire pour garantir cette beauté, il faut une grâce de Dieu. Si la vocation elle-même est une grâce divine, car l’initiative vient de Lui à son humble serviteur, alors, pour réussir cette entreprise, Dieu a besoin de notre OUI. Ce Oui ne s’arrête pas seulement à la réponse à cet appel, mais il est permanent, donc il doit être nourri par la grâce divine : la prière, la méditation, l’adoration, et surtout l’Eucharistie qui est une synthèse en acte de toute la Foi. Mais nous avons aussi besoin de la chaleur de la Vierge-Marie, mère de toute vocation.

MOT DE REMERCIEMENT A L’EVEQUE DE KOLWEZI A L’OCCASION DE L’ORDINATION DIACONALE DES CONFRERES NDUU & KANTENG

Excellence,
Au début de cette nouvelle année 2012, permettez-moi, au nom de tous les fidèles réunis dans votre église cathédrale et au nom des familles franciscaines et salvatoriennes en particulier, avant de vous exprimer notre mot de remerciement pour l’ordination diaconale de nos jeunes confrères, que nous puissions, d’un cœur très sincère, vous formuler nos vœux les meilleurs de paix, de joie et de pleine santé pour l’année 2012!
Excellence,
Aujourd’hui, l’Eglise locale de Kolwezi jubile de joie pour les ordinations diaconales de transition de  sept de ses enfants qui sont tous des religieux. Nous trouvons important d’insister sur le dernier qualificatif : ils sont tous religieux. Qu’est-ce que cela voudrait dire ? Pourquoi laisser ordonner nos jeunes religieux par vous ? Est-ce que nous, prêtres en général et religieux en particulier, comprenons l’essence de notre ordination tant sacerdotale que diaconale des mains de l’évêque et pas des supérieurs majeurs qui ne sont pas leurs égaux, mais leurs aimables collaborateurs?
Chers religieux,
« Nous croyons en l’Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique », confessons-nous dans notre Credo. C’est par la transmission apostolique de la Foi en Christ que l’Eglise vit et survit. Le Christ a transmis la foi à ses Apôtres et les Apôtres aux Evêques. L’évêque devient depuis lors « le gardien de l'alliance de l'Église avec le Christ ». Dans ce sens, le ministère épiscopal ne s'entend donc qu'à partir du Christ, la source du sacerdoce unique et suprême, dont l'évêque est rendu participant. Et nous, prêtres diocésains et réguliers, ne participons qu’à ce ministère épiscopal. C’est au moment de l’ordination des mains de l’évêque que nous nous sentons incorporés vraiment dans la mission de la transmission de la foi toujours en union avec l’évêque. Recevoir un ministère des mains de l’Oint de Dieu exige une attitude d’obéissance et d’humilité. Il existe donc un seul sacerdoce et cela invite les religieux à une attitude de grande collaboration dans l’abnégation avec l’Ordinaire de lieu. N’oublions jamais que nos Ordres, nos Congrégations ont commencé un jour dans une juridiction donnée ou dans un diocèse particulier sous l’autorité de l’évêque particulier. Ce ministère va résonner plus clairement lorsque nous fournirons un peu d’effort pour comprendre le sens du port de l’anneau épiscopal dit anneau de pêcheur : « Reçois cet anneau, signe de fidélité, et garde l'Eglise, épouse du Christ, dans l'intégrité de la foi et dans la pureté de la vie » : se référant à ces paroles de la liturgie d'ordination épiscopale, et de la remise de l'anneau, Benoît XVI a rappelé que « l'Église est l'Epouse du Christ » et que l'évêque a pour mission de veiller sur ce mystère. Il ne s'agit donc pas seulement de « conserver » une institution, mais de faire progresser l'Eglise vers la perfection. La vie religieuse est aussi un chemin de perfection. C’est seulement dans une franche collaboration que nous atteindrons l’Unicité, la Sainteté, la Catholicité et l’Apostolicité de notre mère Eglise. C’est avec l’évêque, autour de lui et par lui que notre Eglise locale fera luire le Christ. Qui n’est pas avec l’évêque ; n’est pas dans l’Eglise Universelle.  

Excellence,
En acceptant de conférer le diaconat à nos jeunes confrères, vous répondez favorablement à votre mission de pérenniser  la Foi que vous avez reçue des Apôtres et dont vous êtes le premier défenseur et le protecteur par excellence dans notre Eglise particulière de Kolwezi. Nous nous réalisons de la pertinence de votre mission qui nécessite des collaborateurs humbles, obéissants et dociles qui savent écouter la voix du pasteur que vous êtes. Nous vous assurons de notre franche collaboration et coopération.
Excellence,
Nous implorons d’abondantes bénédictions de notre Divin Sauveur  sur Vous durant toute cette année 2012 et que la Bienheureuse Vierge Marie, la Mère du Divin Sauveur, la Mère que vous aimez tant vous guide toujours là où il y a son Fils et qu’elle ne cesse de vous monter le visage resplendissant de son Fils !
Nous vous remercions !
Fait à Kolwezi, le 07 janvier 2012
P. Marcel MUKADI, sds !